Coup de tonnerre sur les courts du Masters de Paris : Carlos Alcaraz, numéro un mondial et sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, a été éliminé dès son premier match du tournoi. L’Espagnol, grand favori de la compétition, s’est incliné au deuxième tour face au Britannique Cameron Norrie, 31e joueur mondial, sur le score de 6-4, 3-6, 4-6, après deux heures et vingt-deux minutes d’un affrontement disputé et riche en rebondissements.
Pour le prodige espagnol, qui restait sur plusieurs mois de performances dominantes sur le circuit ATP, cette défaite marque une contre-performance inattendue. Alors qu’il était largement attendu pour une nouvelle démonstration de force, Alcaraz a semblé en manque de rythme et de confiance, laissant entrevoir des failles inhabituelles dans son jeu. Norrie, de son côté, a livré une prestation exemplaire, alliant solidité défensive, précision dans les échanges et courage dans les moments décisifs. Cette victoire lui permet de décrocher l’un des plus grands succès de sa carrière face à un joueur qu’il n’avait jamais battu en compétition officielle.
Dès les premiers échanges, le duel s’est annoncé intense. Alcaraz a débuté la rencontre avec autorité, prenant rapidement l’avantage grâce à la puissance de son service et la précision de ses coups droits. Il a remporté la première manche 6-4, sans toutefois dégager la sérénité habituelle qui le caractérise. Mais à partir du deuxième set, le vent a tourné. Norrie, plus concentré et opportuniste, a su s’adapter au rythme de l’Espagnol. Il a progressivement pris le contrôle des échanges en imposant un jeu plus régulier, basé sur de longs rallyes et des changements de rythme constants. Alcaraz, de son côté, a montré des signes d’agacement et de nervosité, commettant plusieurs fautes directes dans les moments clés.
La deuxième manche s’est conclue 6-3 en faveur du Britannique, qui semblait alors plus frais physiquement et plus lucide tactiquement. Dans le troisième set, Norrie a poursuivi sur sa lancée. Malgré un public parisien acquis à la cause du jeune prodige espagnol, Alcaraz n’a jamais réussi à trouver la clé pour inverser la tendance.Pour Cameron Norrie, cette victoire face au numéro un mondial représente un moment fort de sa carrière. Connu pour sa constance, son endurance et sa rigueur tactique, le Britannique a une nouvelle fois démontré qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde lorsqu’il trouve le bon équilibre entre agressivité et patience.
Depuis le début de la saison, Norrie a connu des hauts et des bas, mais cette performance à Paris-Bercy lui offre un regain de confiance bienvenu. Sa stratégie, fondée sur une défense compacte et une couverture de terrain exemplaire, a neutralisé les attaques explosives d’Alcaraz.Le Britannique a su profiter des moments clés : il a notamment sauvé plusieurs balles de break cruciales en fin de troisième manche, avant de conclure sur un dernier jeu solide. Avec cette victoire, il rejoint le troisième tour du Masters de Paris, une étape importante pour améliorer son classement mondial et sa confiance avant la prochaine saison.
Les analystes saluent également la patience stratégique de Norrie. Plutôt que de tenter de rivaliser en puissance avec Alcaraz, il a choisi de varier les trajectoires, casser le rythme et forcer l’Espagnol à commettre des erreurs. Une tactique payante, qui rappelle les grandes victoires tactiques d’Andy Murray à ses débuts.
Cette élimination prématurée tombe à un moment charnière pour Carlos Alcaraz. À 21 ans, le prodige espagnol connaît déjà une carrière fulgurante, marquée par des triomphes en Grand Chelem et une ascension éclair au sommet du classement mondial. Mais cette défaite révèle une légère baisse de régime, physique et mentale, après une saison éprouvante.
Depuis sa victoire à Wimbledon, Alcaraz a enchaîné les tournois avec intensité, laissant peu de place à la récupération. Plusieurs observateurs estiment que la fatigue accumulée pourrait expliquer ce manque de constance dans son jeu. Sa préparation pour les ATP Finals à Turin devra donc être ajustée, afin de retrouver son explosivité habituelle. Son entraîneur, Juan Carlos Ferrero, a reconnu que l’équipe devait « revoir certains aspects du calendrier et du travail physique » pour que le jeune champion puisse terminer la saison dans les meilleures conditions.
